Perchlorate dans l'eau : risques et recommandations face à ce polluant

Écrit par
Paul
Publié le
10/12/2024
6 minutes de lecture

L'eau du robinet peut contenir des polluants comme le perchlorate, souvent ignoré, peuvent compromettre cette sécurité, posant un risque pour la santé, en particulier chez les femmes enceintes et les nouveau-nés. En France, la présence de perchlorates dans l'eau, particulièrement dans des zones historiques de la Première Guerre mondiale, a suscité l'inquiétude. Ces substances, provenant d'activités industrielles, militaires ou de résidus de feux d'artifice, peuvent contaminer durablement les eaux. Cet article aborde la nature des perchlorates, leur impact sur notre eau, les dangers pour la santé et des conseils pour vous protéger.

Qu’est-ce que le perchlorate et comment contamine-t-il notre eau ?

Origine des perchlorates dans l'eau

Les perchlorates, présents naturellement dans certains minéraux riches en nitrates tels que les caliches du Chili utilisés comme engrais azotés, peuvent contaminer les eaux de surface et souterraines par ruissellement. Outre leur origine naturelle, les activités industrielles et militaires contribuent également à leur présence dans l'environnement.

Le perchlorate d'ammonium, employé dans la fabrication d'explosifs, de feux d'artifice et pour des usages aérospatiaux, est un exemple d'usage anthropique menant à la contamination. Les zones de conflits, particulièrement celles de la Première Guerre mondiale, ont vu leurs sols contaminés par les résidus de perchlorates, lesquels se sont infiltrés dans les nappes phréatiques. De plus, l'emploi d'engrais chiliens riches en nitrates et perchlorates dans l'agriculture durant le XXe siècle a aussi participé à la contamination des eaux souterraines.

Processus de contamination de l'eau par les perchlorates

La contamination de l'eau par les perchlorates se produit en plusieurs étapes. Ces substances, de par leur grande solubilité, se dissolvent et se propagent facilement dans l'eau, atteignant ainsi les nappes phréatiques et les eaux de surface. Leur forme anionique (ClO4-) hautement mobile, persiste dans les nappes phréatiques pendant des décennies, constituant une source durable de pollution. Lors du pompage et du traitement de ces eaux pour la consommation humaine, les perchlorates peuvent finir dans l'eau potable. Les conditions climatiques extrêmes, telles que les sécheresses, exacerbent le problème en forçant l'utilisation de sources d'eau supplémentaires potentiellement contaminées.

Risques sanitaires associés à l’exposition au perchlorate dans l'eau

Impact du perchlorate sur la santé humaine

L'exposition au perchlorate dans l'eau potable peut nuire à la santé, principalement par son effet sur la glande thyroïde. En inhibant la capacité de la thyroïde à absorber l'iodure, le perchlorate peut réduire la production d'hormones thyroïdiennes, essentielles pour le métabolisme et la croissance. Cette inhibition perturbe l'absorption d'iodures, entraînant une baisse des hormones T4 et T3, ce qui peut causer des dommages neurologiques permanents, surtout chez les plus vulnérables.

Des recherches indiquent que même de faibles doses de perchlorate peuvent impacter la fonction thyroïdienne, mais ces effets sont souvent réversibles et ne représentent généralement pas un risque clinique pour les adultes en bonne santé. Néanmoins, les variations, même brèves, des niveaux d'hormones thyroïdiennes peuvent être problématiques pour certains groupes. Il est à noter que le perchlorate ne s'accumule pas dans le corps et que ses effets disparaissent généralement après cessation de l'exposition.

Toutefois, les impacts à long terme d'une exposition au perchlorate, en particulier durant les phases importantes de développement, demeurent peu compris et exigent plus d'études.

Populations les plus vulnérables aux effets des perchlorates

Les femmes enceintes et les nourrissons figurent parmi les groupes les plus à risque face aux perchlorates, en raison de leur condition physiologique ou de santé spécifique.

L'impact sur la capacité de la thyroïde à fixer l'iodure est d'autant plus préoccupant pour les fœtus et les nouveau-nés, l'iodure étant essentiel au développement du cerveau et de la thyroïde. Les recherches montrent que les nouveau-nés exposés in utero à des niveaux de perchlorate dans l'eau potable ont des niveaux réduits de T4 et une augmentation de la TSH, ce qui suggère une altération de la fonction thyroïdienne.

En France, les recommandations sanitaires, appuyées par l'Anses, conseillent d'éviter l'exposition des nourrissons de moins de 6 mois à de l'eau contenant plus de 4 µg/L de perchlorates, leur thyroïde étant encore immature.

Pour d'autres segments de la population, tels que les personnes âgées, immunodéprimées ou souffrant de troubles thyroïdiens, les études actuelles n'ont pas montré de susceptibilité accrue aux niveaux d'exposition courants.

Recommandations et mesures préventives

Directives et normes pour la qualité de l'eau

Afin d'assurer la sécurité de l'eau potable, diverses directives et normes ont été mises en place par les autorités de santé. E

n France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande de ne pas excéder une concentration de 15 µg/L de ions perchlorate dans l'eau destinée aux adultes et de 4 µg/L pour les nourrissons de moins de 6 mois. Ces limites sont particulièrement importantes pour les femmes enceintes et allaitantes, pour qui une concentration supérieure à 15 µg/L est déconseillée, afin de réduire les risques pour la santé liés aux perchlorates, notamment sur la fonction thyroïdienne.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) propose une valeur guide de 70 µg/L pour les ions perchlorate dans l'eau potable, une limite plus élevée que celle recommandée par l'Anses pour les groupes vulnérables.

Technologies et méthodes pour éliminer les perchlorates de l'eau

Diverses technologies et méthodes existent pour filtrer les perchlorates de l'eau :  

  • Osmose inverse : Ce procédé filtre les ions et solides dissous via des membranes semi-perméables et se révèle également efficace contre les perchlorates. Un pré-traitement de l'eau peut être nécessaire pour prévenir le colmatage des membranes, notamment si l'eau présente des sédiemnts comme de la boue.
  • Centrale de filtration à cinq médias : Cette solution avancée combine plusieurs technologies pour agir efficacement sur les perchlorates, en plus de filtrer l'eau des polluants organiques et inorganiques et d'autres substances. Grâce à sa conception multicouche, elle permet une filtration est ciblée, sélective et durable, contribuant à garantir une eau saine et sécurisée. Un de ces avantages est qu'elle filtre dès l'arrivée d'eau générale protégeant tout le réseau d'eau

Ces solutions, adaptées selon les besoins et les niveaux de contamination, offrent une approche solide pour filtrer les perchlorates et garantir une eau de qualité.

Conseils pour les consommateurs pour minimiser les risques

Les consommateurs peuvent adopter plusieurs mesures pour réduire les risques liés aux perchlorates dans l'eau. Il est conseillé de contrôler fréquemment la qualité de l'eau du robinet en consultant les rapports de surveillance disponibles. Pour les femmes enceintes, les allaitantes et les nourrissons de moins de 6 mois, l'usage d'une eau alternative est recommandé si la concentration en perchlorate dépasse les limites établies. Un système de filtration domestique certifié peut représenter une alternative adéquate.

Il est essentiel de maintenir une communication régulière avec les autorités locales et les fournisseurs d'eau pour se tenir informé des éventuelles contaminations et des solutions mises en place. Contacter les services de santé publique pour des conseils spécifiques sur la gestion de l'eau potable dans sa région est également recommandé.

Conclusion

La présence de perchlorates dans l'eau potable est un danger sanitaire majeur, surtout pour les groupes à risque comme les femmes enceintes et les jeunes enfants. Ces substances, provenant d'activités industrielles et militaires, peuvent polluer les eaux souterraines et de surface, menaçant la production d'hormones thyroïdiennes vitales. Il est donc essentiel de respecter les recommandations et les normes des autorités de santé, comme l'Anses, qui préconisent des limites strictes pour les niveaux de perchlorates dans l'eau potable.

Des méthodes de traitement de l'eau, telles que la filtration sélective et l'osmose inverse, se révèlent efficaces pour filtrer ces contaminants. Nous incitons les utilisateurs à contrôler régulièrement la qualité de leur eau et à adopter des mesures préventives, comme l'installation de systèmes de filtration domestiques, afin de réduire les risques. Il est également important de maintenir un dialogue ouvert avec les autorités locales et les fournisseurs d'eau pour assurer la sécurité de l'eau potable.

Il est important de prendre conscience de ces dangers et d'agir pour sauvegarder votre santé et celle de votre entourage. Informez-vous, optez pour des solutions de traitement adéquates et demandez aux autorités d'agir pour fournir une eau de qualité et sans risque.

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