Filtrer les PFAS de l'eau du robinet : nos solutions pour purifier l'eau

Écrit par
Paul
Publié le
23/1/2025
6 minutes de lecture

La présence de PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, dans l'eau potable constitue un défi majeur pour la santé publique et l'environnement. Ces "polluants éternels" se retrouvent dans notre eau du robinet en raison de leur grande persistance environnementale et sont liés à divers risques pour la santé. Malheureusement, les méthodes conventionnelles de traitement de l'eau, comme la simple ébullition, ne parviennent pas à les éliminer en raison de leur résistance à la chaleur.

Les PFAS se trouvent dans de nombreux produits de tous les jours, allant des emballages alimentaires aux textiles et aux mousses anti-incendie, entraînant leur accumulation dans l'eau potable. Il est donc essentiel de comprendre ces risques et de trouver des solutions efficaces pour purifier l'eau de ces substances. Cet article explore la nature des PFAS, leur impact et les technologies existantes pour les éliminer de notre eau.

Origine et utilisation des PFAS

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, ont été découverts dans les années 1940. Le premier membre de cette famille, le Polytetrafluoroéthylène (PTFE) mieux connu sous le nom de Téflon®, a été trouvé par hasard en 1938 par DuPont de Nemours aux États-Unis. À l'origine développé pour le projet Manhattan durant la Seconde Guerre mondiale, le PTFE a été commercialisé en 1949 sous la marque Teflon®.

Ces composés ont trouvé leur place dans de nombreux produits de consommation et industriels, comme les revêtements anti-adhésifs, les emballages alimentaires, les textiles, les mousses anti-incendie, les gaz réfrigérants, les cosmétiques, les dispositifs médicaux, et les produits phytopharmaceutiques. Leurs propriétés exceptionnelles, telles que la résistance à la chaleur, à l'eau, à l'huile, aux produits chimiques, leur capacité à réduire les frictions et leurs propriétés tensioactives, expliquent leur large utilisation. Néanmoins, leur diffusion dans l'environnement par le biais des rejets industriels, des déchets et de l'incinération a entraîné une contamination généralisée.

Technologies actuelles pour la purification de l'eau contaminée par les PFAS

Filtration sur charbon actif contre les PFAS

La filtration sur charbon actif est une méthode efficace contre les PFAS qui repose sur les propriétés adsorbantes du charbon actif.

Ce matériau, souvent fabriqué à partir de charbon végétal ou de noix de coco carbonisées, possède une structure poreuse qui lui permet de piéger efficacement les contaminants organiques, y compris les PFAS.

Lorsqu'il est utilisé dans un système de filtration, l'eau passe à travers un lit de charbon actif, où les molécules des PFAS s'attachent à la surface poreuse du charbon par adsorption.

Cependant, l'efficacité de ce procédé dépend de plusieurs facteurs :

  • la granulométrie du charbon,
  • le temps de contact entre l'eau et le matériau,
  • la concentration initiale de PFAS dans l'eau.

À mesure que le charbon adsorbe les contaminants, il perd progressivement son efficacité, ce qui nécessite un remplacement ou une régénération régulière du matériau.

Une gestion rigoureuse est donc indispensable pour traiter les déchets produits lors de cette opération. De plus, l'efficacité de la filtration sur charbon actif peut varier selon les caractéristiques spécifiques des PFAS, certains types étant plus résistants à l'adsorption. Cette méthode est largement utilisée pour le traitement des eaux domestiques et industrielles en raison de son faible coût initial et de sa simplicité d'installation.

Nanofiltration ou osmose inverse  contre les PFAS

Les procédés de nanofiltration et d’osmose inverse constituent des technologies de pointe pour éliminer les PFAS et d'autres contaminants de l’eau. Ces technologies fonctionnent grâce à des membranes semi-perméables qui agissent comme une barrière fine, capable de bloquer les molécules de contaminants tout en laissant passer les molécules d'eau.

L'osmose inverse utilise une pression élevée pour forcer l'eau à travers la membrane, ce qui permet d’éliminer jusqu’à 99 % des contaminants, y compris les PFAS, les métaux lourds, les nitrates et les bactéries.

La nanofiltration, en revanche, fonctionne avec une pression légèrement plus basse et est conçue pour retenir les particules plus grandes tout en laissant passer certains minéraux essentiels.  


Ces procédés nécessitent des pompes pour maintenir la pression, ce qui implique une consommation énergétique importante. De plus, les membranes doivent être entretenues régulièrement pour éviter l'accumulation de biofilms, de minéraux et d'autres particules qui peuvent réduire leur efficacité. Un autre aspect à prendre en compte est la production d'eaux usées concentrées en contaminants, appelées "rejets", qui nécessitent une gestion spécifique pour éviter des impacts environnementaux.

Malgré ces contraintes, la nanofiltration et l’osmose inverse sont particulièrement adaptées contre les PFAS aux applications exigeant une pureté élevée de l'eau, telles que la consommation humaine, les industries pharmaceutiques ou les laboratoires.

Filtration sélective avec la centrale de filtration contre les PFAS

La filtration sélective avec la centrale de filtration utilise des combinaisons spécifiques de médias filtrants pour filtrer une large gamme de contaminants présents dans l'eau. Cette technologie repose sur un couplage intelligent des matériaux, comme le média redox, qui neutralise le chlore, permettant au charbon actif de se concentrer pleinement sur les polluants organiques tels que les PFAS, sans être saturé par le chlore.

De plus, l'anionique capture les nitrates tandis que la zéolithe retient le calcaire, le tout intégré dans un système unique et régénérable. Chaque composant joue un rôle essentiel : le charbon actif adsorbe les composés organiques, tandis que les médias redox provoquent des réactions chimiques transformant les polluants en substances moins nocives.

Cette approche permet de traiter simultanément les contaminants dissous et les particules en suspension. L’un des grands atouts de la filtration sélective est son adaptabilité : elle peut être optimisée pour répondre aux besoins spécifiques, qu’il s’agisse de traiter des concentrations élevées de PFAS, des pesticides, des métaux lourds ou des nitrates. Cette flexibilité en fait une solution idéale pour le réseau d'eau potable général, mais aussi pour des usages professionnels nécessitant un traitement ciblé.

Bien que plus complexe et onéreuse que d'autres méthodes, la filtration sélective offre une performance exceptionnelle grâce à son approche sur mesure et polyvalente. Permettant d'avoir une seule solution contre les polluants et le calcaire à la différence des autres systèmes.

Solutions pratiques pour les consommateurs et les municipalités

Systèmes de traitement résidentiel : une bonne solution

Les systèmes de traitement résidentiel représentent une méthode pratique et efficace pour les consommateurs désireux de filtrer les PFAS de leur eau potable. Parmi ces systèmes, l'osmose inverse (OI) et la centrale de filtration se distinguent par leur excellente capacité à minimiser les concentrations de PFAS.

Les filtres à charbon actif seul constituent également une alternative intéressante, bien que leur performance puisse varier d'un modèle à l'autre.

Il est essentiel de privilégier des filtres certifiés et de respecter les indications du fabricant concernant le remplacement et l'entretien, afin de garantir une efficacité optimale.

Conclusion

En conclusion, les PFAS posent une menace sérieuse pour notre santé et l'environnement, en raison de leur persistance, de leur toxicité, et de leur présence étendue. Il est important de reconnaître que les méthodes conventionnelles de traitement de l'eau ne parviennent pas à éliminer efficacement ces substances.

Les solutions avancées de traitement de l'eau, comme la filtration au charbon actif, l'osmose inverse, et la filtration sélective jouent un rôle essentiel dans la filtration des PFAS de notre eau potable. Il est possible pour les consommateurs d'agir en choisissant des systèmes de filtration certifiés et en réduisant l'utilisation de produits contenant des PFAS.

Par ailleurs, les autorités locales devraient adopter des stratégies globales qui incluent la régulation des sources de pollution et la mise en place de traitements efficaces, en adhérant au principe du pollueur-payeur.

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